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Mehmet Gürsoy et l’Art de la Céramique d’Iznik

février 01, 2017 3 lire la lecture

Mehmet Gursoy Bringing a lost art back to life

Mehmet Gürsoy et l’Art de la Céramique d’Iznik

« C’est un art que de contempler les contours du monde naturel, ceux qu’Allah a créés, et de savoir les transposer sur l’argile, la pierre ou le papier. Toutes les choses créées par Allah sont belles, car elles ont été façonnées avec le plus grand soin. Ainsi, les lignes de toute la création sont parfaites – et savoir les voir, voilà l’art de la céramique turque. »
— Helen Betts, Turkish Daily News

Aux origines d’une passion

Dans toutes les grandes villes touristiques de Turquie, les vitrines débordent de céramiques : assiettes, bols, vases, carreaux… Mais derrière cette profusion se cache un nom qui s’impose par sa singularité : Mehmet Gürsoy. Né à Denizli en 1950 et installé à Kütahya dès l’âge de dix ans, il découvre l’art du çini – la céramique turque décorée sous couverte – alors que cette tradition était sur le point de disparaître.

Instituteur de village dans les années 1970, il consacre ses soirées à l’étude des pièces du XVIᵉ siècle visibles au palais de Topkapı et dans les grandes mosquées d’Istanbul. « Je voulais redonner vie aux chefs-d’œuvre du passé », raconte-t-il. Rapidement, ses créations se distinguent : inspirées des modèles d’Iznik et de Kütahya, mais réinventées avec une touche personnelle.

De l’atelier de fortune à la reconnaissance internationale

Jusqu’en 1986, Gürsoy travaille dans sa petite maison sur une simple table, tout en poursuivant son métier d’enseignant. Cette année-là, il participe au premier congrès international de la céramique à Kütahya. Contre toute attente, il remporte trois grands prix dans les catégories assiette, vase et panneau mural.

Ce succès le pousse à fonder son atelier, Iznik Çini, en 1987. Certains critiquent le choix du nom – Iznik plutôt que Kütahya – mais pour Gürsoy il s’agit d’un concept artistique plus que d’un lieu.

Dès les années 1990, il expose aux États-Unis, en Allemagne et en Autriche. À l’Université d’Indiana, toutes ses œuvres sont vendues en… 12 minutes ! Son travail est également présenté dans l’exposition « Ottoman Sultans » à Memphis et dans de nombreux musées ethnographiques européens.

Un art exigeant

La fabrication du çini exige patience et maîtrise. Sept matières premières (quartz, kaolin, craie, sable…) sont soigneusement mélangées pour obtenir une pâte. Après plusieurs semaines de séchage et une première cuisson lente à 1 000 °C, les motifs sont dessinés, perforés au poinçon, puis transférés au carbone avant d’être peints : bleu cobalt, turquoise, vert et enfin rouge corail. Une glaçure transparente recouvre l’ensemble avant la seconde cuisson, aussi longue que délicate.

« Le çini est un art majeur, explique Gürsoy. Les artistes ottomans ont su capter les couleurs des pierres précieuses sous l’émail : rouge corail, vert émeraude, turquoise, bleu cobalt. Ces couleurs transmettent chaleur et joie à ceux qui les contemplent. »

La stylisation ottomane

Tulipes, œillets, roses, jacinthes, grenades et raisins : autant de motifs stylisés qui traduisent la grandeur de l’Empire ottoman. Les compositions reposent souvent sur un équilibre triangulaire, reflet symbolique de l’harmonie entre la terre, la lune et le soleil.

« L’artiste ottoman s’inspirait de la nature, poursuit Gürsoy. Mais il ne copiait pas la fleur ; il la réinventait. C’est cela, l’art du çini : prendre la beauté existante et la styliser selon son imagination. »

Une mission universelle

Humaniste, Mehmet Gürsoy travaille encore aujourd’hui seize à dix-sept heures par jour. Il a formé des dizaines d’élèves dans son atelier de Kütahya et souhaite transmettre ce savoir au-delà des frontières. « Je voudrais consacrer ma vie à enseigner. D’où qu’ils viennent, je suis prêt à accueillir ceux qui veulent apprendre. »

Ses œuvres se trouvent dans de nombreuses collections privées et publiques, ainsi qu’au Musée des Civilisations anatoliennes à Ankara, au palais de Topkapı, dans les bazars d’Istanbul et même à la Galerie Sackler du Smithsonian à Washington.

Héritage vivant

Qu’il s’agisse d’assiettes éclatantes, de vases élancés ou de carreaux muraux aux motifs infinis, le çini de Mehmet Gürsoy rappelle que l’art n’est pas seulement mémoire, mais aussi création vivante. Entre tradition et innovation, son travail prolonge l’éclat de l’art d’Iznik dans le monde contemporain.


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